Le festival Musicalarue de Luxey

16 août 1997
02m
Réf. 00020

Notice

Résumé :

Depuis sa création, le festival de musique et d'art de rue "Musicalarue" connaît un succès grandissant. Pour cette 15ème édition, pas moins de 17 spectacles sont proposés chaque soir aux festivaliers. Les Désaxés, les Brass Hopper de Liverpool et la troupe du Théâtre du silence de Valparaiso font partie de cette programmation 1997.

Date de diffusion :
16 août 1997
Source :
France 3 (Collection: 19/20 )
Personnalité(s) :

Éclairage

A Luxey [1], petit village de la Haute Lande, au cœur du massif forestier, est organisé le festival "Musicalarue", une manifestation imprégnée d'une certaine culture de la fête.

Pendant 10 ans, les Luxois ont monté des spectacles amateurs, sous la houlette d'un professeur de sport, Gilbert Ricart, avec une tendance à l'auto-dérision : en 1987, Luxey Parade, corrida parodique sans taureaux avec des défilés musicaux de villageois grimés ; en 1988 et 1989, le Palombopéra, opéra comique en deux actes consacré à la chasse traditionnelle à la palombe et mis en musique par Bernard Lubat (venu en voisin d'Uzeste).

Le succès venant (le public payait sa place), en 1990 le premier Festival "Musique à la Rue" fait appel à des professionnels de l'art vivant. Il prend le nom de "Musicalarue" en 1991 et se déroule désormais sur trois jours autour du 15 août. De très nombreux artistes et groupes sont passés par Luxey, dans le domaine de la musique, du théâtre et de la pantomime.

Les participants du début sont toujours bénévoles dans l'association. "C'est une fête traditionnelle qui a bien tourné, d'une bande de copains, devenus organisateurs de la fête, après en avoir été longtemps les acteurs." [2]

Les organisateurs [3], Luxois ou d'adoption, s'attachent à préserver l'esprit de fête locale, que valorisent des prestations originales. L'objectif est de "conserver l'esprit bonhomme des origines, l'envie du partage et des rencontres incongrues, le mélange des gens et des genres autour du plaisir des sens, du spectacle vivant et des échanges festifs." [4] Tout est fait pour qu'il n'y ait pas de frontière entre la scène et le public.

L'affluence du festival croît, depuis lors, de manière exponentielle [5] : environ un tiers est local (Landais), un tiers régional et un tiers national et estivant. Il est devenu un repère pour les visiteurs du Parc naturel des Landes de Gascogne. L'hébergement se fait dans un camping gratuit équipé pour 5000 places. La restauration sert 5000 repas pour les organisateurs et artistes, ainsi que pour le public.

L'enceinte musique [6] et, depuis 2006, 3 espaces réservés aux arts de la rue [7], proposent 10 lieux de spectacle simultanés. Cette formule offre ainsi un parcours de découverte au festivalier ; l'incitation à venir en famille est facilitée par la gratuité jusqu'à l'âge de 14 ans.

En cas de mauvais temps, il y a 2 espaces couverts (scène et public), une salle de 300 places et l'église.

Dans ce village isolé et calme toute l'année, un autre type d'initiative rapproche les habitants, les artistes et les amateurs : "Chantons dans les maisons", en avril. Musicalarue à Domicile reprend la tradition, à la fin d'un bon repas de famille landais, de pousser la chansonnette et aide les habitants à accueillir dans leur propre maison des artistes "de la chanson bien sûr, dans les maisons toujours, mais avec cette fois de véritables professionnels." [8] Sur 5 week-ends, à raison de 3 soirée par artiste, on accueille, dans chaque maison, de 40 à 80 personnes. Un spectacle récapitulatif a lieu en janvier suivant à Labrit, rassemblant artistes et hôtes.

Musicalarue participe aussi au festival "Chantons sous les pins", en organisant un concert un dimanche de mars au foyer municipal.

Dans le même esprit de rencontres et d'échanges autour de la musique vivante, de pratiques ou de thèmes culturels propres à la région, se tient un jour de janvier une "tchatche" (parlotte en gascon) ouverte à tous, soutenue par l'OARA, Office Artistique de la Région Aquitaine.

Dans un triangle de 20 km de côté, trois festivals animent la Grande Lande, chacun dans un style différent : "Musicalarue" à Luxey, les "Floralies" de Garein et, le plus récent, "Auprès de notre arbres" à Sabres (10 éditions depuis 2000). S'y ajoute le programme de "Chantons sous les pins", qui couvre une aire géographique plus large.

[1] 681 habitants en 2007 (Source : INSEE)

[2], [4] et [8] Cf. www.musicalarue.com

[3] François Garin en est l'inspirateur et le directeur bénévole.

[5] 40 000 visiteurs sur 3 jours lors de la 16e édition en 2007.

[6] A partir de 21 heures.

[7] A partir de 16 heures.

Hubert Cahuzac

Transcription

(Musique)
Journaliste
Il y a quinze ans, c’était encore une fête de village comme l’été en offre des centaines dans le sud-ouest. Aujourd’hui, Luxey, 681 habitants, propose jusqu’à 17 spectacles chaque soir. Musique, parade, théâtre de rue, bandas, ici les nuits sont blanches et à dire vrai un tantinet arrosées.
François Garrin
On est originaire de Luxey. On fait vraiment partie des imbéciles heureux qui sont nés quelque part. On bosse ailleurs, on a eu envie d'y revenir. Donc on aime cet endroit, on a envie de prolonger un peu cet orage musical de l’été, il nous a semblé important d’y donner une configuration qui correspondait à ce qu’on aimait.
(Musique)
Journaliste
Quatre musiciens de talent, fantaisistes de surcroît, Les Désaxés.
(Musique)
Journaliste
Pour eux, le chemin du succès apparaît dégagé ! Avec ce spectacle habile et populaire, parions que vous les reverrez très bientôt.
(Musique)
Journaliste
Festival convivial, brassant un public très large, Musique à la Rue connaît un succès grandissant depuis quelques années.
Inconnu 1
Oui, chaque année, on vient.
Inconnue 1
Oui, on s’amuse, on écoute de la musique et puis voilà !
Inconnu 2
Ben oui ! C’est un peu la transhumance.
Journaliste
Question ambiance, les Brasshoppers, pourtant directement sortis des pubs de Liverpool ont trouvé à qui parler dans Les Landes.
(Musique)
Journaliste
Dans une tonalité plus grave, le théâtre du silence, originaire de Valparaiso au Chili. Ces masques inquiétants ont peut-être suffi à provoquer l’orage violent qui a mis fin aux réjouissances pour la nuit. Mais il en faudra sans doute beaucoup plus pour éteindre les ardeurs des festivaliers, bien décidés à passer à Luxey quelques soirées très mémorables.
(Musique)