La première corrida d'après guerre à Dax

14 septembre 1945
52s
Réf. 00322

Notice

Résumé :

Reportage consacré à la première corrida donnée dans les arènes de Dax depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les Espagnols étant absents, ce sont les taureaux et toreros de Camargue qui offrent le spectacle aux aficionados landais.

Date de diffusion :
14 septembre 1945
Lieux :

Éclairage

Dax est une des villes taurines les plus anciennes des Landes. Dès le XVIIe siècle, on trouve des mentions de la pratique locale de faire courir les bœufs ou les taureaux dans les rues, en particulier dans la "rue Large" (aujourd'hui "rue des Fusillés"). Malgré de nombreuses interdictions et de fréquentes poursuites, la coutume se perpétue jusqu'à la fin du siècle suivant. En 1784, afin de se conformer à la réglementation, on construit les premières arènes sur la place Saint-Pierre. Sous la Révolution et l'Empire, on occupe plutôt une autre place ayant appartenu à l'ancien couvent des Cordeliers, à l'intérieur et au pied des remparts. Devenue officiellement "place de la Course" à partir de 1813, bordée de gradins en bois, elle accueille pendant près d'un siècle des courses landaises, hispano-landaises et, pour la première fois, une corrida à l'espagnole le 1er septembre 1891. Dès lors, et en dépit des multiples péripéties de la fin du XIXe siècle, Dax devient une vraie ville taurine, au point d'être qualifiée de "Séville landaise". Les plus grands matadors espagnols, tels que Rafael "Guerrita", Reverte ou encore "Bombita", y combattent alors les taureaux des meilleurs élevages.

Mais en 1908, un incendie détruisit en quelques heures toute la structure en bois des arènes de la place de la Course. Bien que l'on ait pu les reconstruire en 48 heures, le Conseil municipal prit la décision de principe d'édifier de nouvelles arènes en dur. La solution en ciment armé dans le prolongement du parc Théodore-Denis fut adoptée en février 1911, et la nouvelle construction, qui pouvait accueillir 5 800 spectateurs, fut inaugurée par une corrida le 11 mai 1913. Dans les années 1930, le succès des spectacles tauromachiques présentés dans cette "plaza" est tel que l'on refuse du monde et que l'on doit songer à son agrandissement. En 1932, on construit donc un "amphithéâtre supérieur" de six rangées, permettant d'obtenir environ 2 500 places supplémentaires.

La guerre va mettre un terme provisoire à l'activité taurine dacquoise. La dernière corrida des fêtes se déroule le 27 août 1939 devant des gradins peu remplis. Après juin 1940, Dax se trouve en zone occupée, et seules y sont autorisées les courses landaises. Une course de taureaux s'y déroulera cependant, et de manière dérogatoire, le 15 août 1943. Il s'agit d'un spectacle hispano-portugais organisé au bénéfice des prisonniers de guerre français. Il réunissait des matadors espagnols et des cavaliers portugais, qui affrontèrent six taureaux de l'élevage français de Pierre Pouly.

Après la Libération, la tradition taurine reprend avec une première novillada sans picadors organisée le 26 août 1945, qui fait l'objet du présent reportage. On y signale entre autres que les taureaux proviennent d'élevages camarguais, la frontière avec l'Espagne étant toujours fermée. Il faudra attendre l'année 1948 pour qu'elle soit rouverte et que les taureaux espagnols puissent de nouveau fouler le sable des arènes dacquoises.

Bibliographie :

- LARROSA, Patrice, Histoire de la tauromachie à Dax, Nîmes : Union des Bibliophiles taurins de France (UBTF), 1992.

François Bordes

Transcription

(Musique)
Journaliste
Dans la paix revenue, voici revenir les jeux de la paix. A Dax, dans ces arènes depuis 5 ans presque silencieuses, taureaux et toreros ont regagné droit de cité. Pour la joie bien sûr de tous les aficionados de la région qui depuis 5 ans avaient sans doute eu autre chose à faire. Les taureaux espagnols sont encore absents, l’Espagne les garde. C’est la Camargue qui fournit donc à la fois les combattants et le style du spectacle. Et s’il manque un peu la passion espagnole, cela n’empêche pas d’en découdre.
(Musique)
Journaliste
Corrida d’hier, corrida d’aujourd’hui, spectacle coloré d’un Midi éternel. Croirait-on que 5 ans ont passé et que nous ne sommes pas toujours en 1939.